Les inquiétudes sur l'accord de l'Opep font tanguer le pétrole

Le prix du baril de WTI a chuté sous 45 dollars la semaine dernière, avant de se reprendre. L'Arabie saoudite croit en une extension de l'accord d'encadrement de la production.

Les déclarations, lundi, de la Russie et de l'Arabie saoudite ont permis aux cours du pétrole de se reprendre après leur dégringolade de la semaine dernière. Le WTI - la référence américaine pour le brut - avait abandonné près de 8 % entre lundi et jeudi. Le baril était même passé sous les 45 dollars pour la première fois depuis l'accord de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), effaçant tous les gains engrangés depuis la décision historique de réduire la production pétrolière de 1,8 million de barils par jour. Cet accord, conclu entre l'Opep et douze autres pays qui n'appartiennent pas au cartel comme la Russie, court pendant six mois à compter du 1er janvier. Les pays concernés devront ensuite décider, lors d'une réunion prévue le 25 mai prochain à Vienne, de son éventuelle prolongation.

La possible non-reconduction de cet accord historique et l'augmentation de la production aux Etats-Unis, au Nigeria et en Libye alimentent les inquiétudes. La hausse de la production nigériane et libyenne et de celle du schiste américain a « totalement contrebalancé l'accord de baisse de production de l'Opep », pointait il y a peu un analyste chez Oanda, cité par l'AFP. La production américaine a progressé de plus de 10 % depuis la mi-2016, à 9,3 millions de barils par jour, et elle se rapproche de celles de l'Arabie saoudite et de la Russie.

Prolongation attendue

Ce lundi, le ministre de l'Energie saoudien, Khaled Al Faleh, a répété qu'il s'attendait à une extension de l'accord d'encadrement de la production de l'Opep au second semestre 2017. « Au vu des consultations que j'ai eues avec les signataires de l'accord, je pense qu'il sera étendu à la seconde moitié de l'année et peut-être au-delà », a-t-il déclaré. Il a été soutenu par la Russie. « Nous discutons de plusieurs scénarios et nous croyons que l'extension [de l'accord] contribuera à accélérer le rééquilibrage du marché », a souligné le ministre de l'Energie russe.

Il n'est pas sûr que cela suffise à rassurer durablement les opérateurs de marché. Pour les analystes d'Aurel BGC, la crainte qui domine est celle d'une « perte de contrôle du marché par l'Opep, parce que le rebond de la production nord-américaine est trop rapide ». Selon eux, « la limitation de l'offre du cartel pourrait ne pas suffire à agir sur les stocks, toujours très élevés ». Autre inconnue : la cohésion entre les signataires de l'accord. « La question est de savoir si la prolongation va réellement être suffisante ou efficace et si la chute des prix n'est pas susceptible de causer des dissensions entre les pays producteurs. »