Hors éléments exceptionnels, la banque britannique publie des résultats en hausse pour le premier trimestre et supérieurs aux attentes des analystes.
HSBC avait déçu ses actionnaires en février en publiant des résultats inférieurs aux attentes pour la fin de l'année 2016. Jeudi, la première banque européenne a au contraire surpris avec des résultats supérieurs aux prévisions de la communauté financière pour le premier trimestre 2017. L'action a progressé de 3,01 % à l'ouverture de la Bourse de Londres.
A première vue, les chiffres du groupe bancaire ne sont pourtant pas bons. Les revenus ont reculé de 13 % au cours des trois premiers mois de l'année, à 13 milliards de dollars, et le bénéfice net a chuté de près de 20 %. Mais cela s'explique par des éléments exceptionnels : HSBC ne comptabilise plus sa dette de la même façon et la cession de la filiale brésilienne , intervenue l'an dernier, pénalise artificiellement les données publiées.
Hors éléments exceptionnels, le bénéfice a bondi de 12%
Plus représentatif de l'activité réelle de la banque britannique, les revenus ajustés ont progressé de 2 %, bien mieux que le recul de 9 % attendu par les analystes. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice a bondi de 12 %, à 5,9 milliards de dollars. « Ce sont de bons résultats », s'est félicité le directeur général, Stuart Gulliver.
HSBC a bénéficié de la remontée des taux d'intérêt , de la faiblesse du dollar et de bonnes conditions de marché, en particulier en Asie où la banque réalise l'essentiel de ses bénéfices. La banque de détail, la plus importante activité du groupe, était particulièrement bien orientée, les revenus progressant de 15 %. Le groupe bancaire a aussi profité d'un bon environnement pour sa banque d'investissement, à l'image de ses grandes concurrentes américaines .
1.000 emplois déplacés vers Paris
HSBC affiche un bilan plus sain, son ratio de fonds propres « durs » CET1 dépassant 14 %, nettement au-dessus de son objectif de 12 % à 13 %. Cette solidité financière relance les spéculations sur une hausse du dividende ou un nouveau programme de rachat d'actions, deux options que la direction a exclues dans l'immédiat. La banque vient de boucler un premier programme de rachat d'actions pour un milliard de dollars . Seule ombre au tableau, HSBC voit toujours ses coûts progresser plus vite que ses revenus.
Stuart Gulliver a répété jeudi qu'un millier d'emplois devraient être déplacés du Royaume-Uni vers la France pour faire face au Brexit. « Le chiffre d'un millier est basé sur le pire des cas, a-t-il précisé. Nous nous sommes fondés sur l'hypothèse d'un Brexit dur pour nos calculs. Nous avons 42.600 emplois au Royaume-Uni, un millier devra aller en France (...) donc nous en garderons 41.600 au Royaume-Uni ».
Le transfert n'a pas commencé, a ajouté le directeur financier. Stuart Gulliver ne sera plus à la tête de HSBC lorsque le Brexit sera effectif, en 2019. Il doit quitter son poste l'an prochain. Quant au président de HSBC, Douglas Flint, il sera remplacé par Mark Tucker , actuellement PDG de l'assureur asiatique AIA, en octobre.