Le groupe de David de Rothschild a généré 1,19 milliard d’euros de revenus sur un an dans les métiers de conseil financier, un niveau historique. Son bénéfice a cru de 43 %, à 193 millions d’euros hors exceptionnels.
Rothschild & Co accroît son influence sur les fusions-acquisitions mondiales. La maison de David de Rothschild a publié mercredi des revenus record en conseil financier pour la seconde année consécutive (+14 % à 1,19 milliard d'euros sur un an à fin mars 2017), dans un marché globalement en recul. « Le groupe a gravi le cinquième rang mondial des banques d'affaires sur le critère des revenus, devant un certain nombre de ses concurrents américains. Notre montée en puissance aux Etats-Unis va nous permettre d'accroître nos prises de parts de marché dans les prochains mois », commente Olivier Pécoux, Managing Partner de Rothschild & Co. En nombre de transactions, le groupe revendique la première place mondiale (662 opérations de fusions-acquisitions, contre 545 l'année précédente, en hausse de 20%), en particulier sur les opérations transfrontalières.
Développement international
Le groupe de l'avenue de Messine a notamment conseillé Boeringer Ingelheim à l'occasion de son échange d'actifs avec Sanofi (22,8 milliards d'euros), et Technip en vue de son rapprochement avec l'Américain FMC Technologies (11 milliards d'euros), et est impliqué dans la plupart des grandes transactions en cours, comme le rachat par Bayer de l'Américain Monsanto (66 milliards de dollars) et la fusion d'Essilor et de Luxottica (47 milliards d'euros).
Très ancré en Europe, Rothschild & Co a accéléré son développement international, en particulier aux Etats-Unis , le premier marché mondial du M&A. Il a recruté deux nouveaux responsables, l'un pour l'Amérique du Nord et l'autre pour les fusions-acquisitions dans la zone, et ouvert deux nouveaux bureaux à Chicago et à San Francisco. « Nous allons continuer de nous renforcer sur le continent qui recèle d'importantes perspectives en recrutant des banquiers expérimentés, ainsi qu'ailleurs à l'international », indique Olivier Pécoux.
Croissance de la banque privée et du non coté
Cette forte poussée dans le conseil financier a porté le bénéfice du groupe hors éléments exceptionnels à 193 millions d'euros, en hausse de 43 % (pour 1,76 milliard d'euros en progression de 11 %). Le dirigeant se dit assez confiant pour les mois à venir sur la dynamique des fusions-acquisitions : « nous anticipons un bon niveau d'activité, mais restons vigilants face aux risques de volatilité ».
Rothschild & Co s'est cependant aussi renforcé dans ses deux autres métiers, la banque privée (revenus en hausse de 7 %, à 405 millions d'euros) et le capital-investissement (revenus en hausse de 32 % à 141 millions d'euros). Dans le premier, les actifs sous gestion ont augmenté de 33 % pour atteindre 66,6 milliards d'euros à fin mars, grâce notamment au rapprochement avec le groupe Martin Maurel. Dans le non coté, le groupe a cédé pour 126 millions d'euros de participations, entre autre dans l'opérateur de garderie pour enfants LPCR, le distributeur Grand Frais, et le prestataire de services d'assistance automobile britannique RAC, pour des multiples oscillant entre 2,5 et 3,5 fois le capital initial investi.
« Au fur et à mesure, le poids relatif du conseil financier diminuera dans les résultats du groupe. La banque privée et le capital-investissement vont devenir des activités de plus en plus structurantes. Nous avons de multiples projets pour nous renforcer dans ces métiers », indique Olivier Pécoux. L'intégration de Rothschild Patrimoine et de la Banque Martin Maurel devrait elle être finalisée au cours du prochain trimestre, précise le groupe.
Cette forte dynamique sur l'exercice 2016/2017 a entraîné une croissance de plus de 20 % des effectifs de Rothschild & Co en un an, sous l'effet de son rapprochement dans la banque privée, mais également du recrutement de banquiers aux Etats-Unis et de profils juniors au sein du groupe. Et l'enveloppe de rémunérations variables consacrée par le groupe s'est accrue (les charges de personnel ont augmenté de 62 millions d'euros sur un an à 1,016 milliard d'euros).